L’obésité, un facteur de risque majeur face au COVID-19

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Rédigé par Estelle B. et publié le 24 avril 2020

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, certaines catégories de personnes semblent plus susceptibles que les autres de développer des formes graves de l’infection. Parmi elles, figurent les personnes atteintes d’obésité. Les sociétés savantes ont ainsi émis des recommandations sur la prise en charge spécifique des personnes obèses et insisté sur le volet prévention.

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COVID-19 et obésité

L’accumulation des données médicales et épidémiologiques sur l’épidémie de COVID-19 fait de plus en plus clairement apparaître que le surpoids constitue un facteur de risque de développer des formes sévères de l’infection. Les personnes atteintes d’obésité pourraient ainsi présenter plusieurs particularités face au SARS-CoV-2 :

  • Un risque majoré d’infection ;
  • Un risque accru de présenter des complications graves ;
  • Des spécificités thérapeutiques à mettre en place.

En France, les données épidémiologiques révèlent qu’une proportion importante des patients hospitalisés en services de réanimation était des personnes atteintes d’obésité morbide. Ainsi, au sein d’un réseau français de 63 services de réanimation, plus de 40 % des patients présentaient une obésité à l’admission. Dans une étude de cohorte lilloise, 47 % des patients admis en réanimation étaient obèses, avec un risque majoré d’intubation pour les patients atteints d’obésité morbide.

Un risque accru de formes sévères de COVID-19

Le risque accru de formes graves de COVID-19 est également confirmé par les données recueillies partout en France par Santé Publique France. Pour l’instant, ces données ne permettent pas de déterminer si l’obésité est associée ou non à un risque majoré d’infection par le SARS-CoV-2. En

revanche, les données démontrent que l’obésité est un facteur de risque de développer une forme sévère de COVID-19. De plus, les personnes obèses peuvent cumuler d’autres facteurs aggravant de l’infection, notamment :

  • Un risque thromboembolique élevé ;
  • Des troubles respiratoires ;
  • Une hypertension artérielle ;
  • Un état inflammatoire chronique à bas bruit ;
  • Des troubles métaboliques.

Face à cette situation, les médecins et les experts ont élaboré des recommandations spécifiques pour les personnes atteintes d’obésité. Avant tout, les personnes obèses sont appelées à respecter très scrupuleusement les mesures de confinement et les gestes barrière pour limiter au maximum le risque d’infection.

Une prise en charge plus complexe en cas d’obésité

Ces recommandations concernent également la prise en charge de cette catégorie de patients à risques. Ils doivent bénéficier d’un accès facilité aux tests de dépistage. Si le diagnostic est établi, une surveillance médicale accrue est nécessaire, en particulier au niveau de la fonction respiratoire. En effet, une récente étude lilloise a montré que les patients en obésité morbide ont 7 fois plus de risque de nécessiter une ventilation mécanique que les autres patients.

À savoir ! Aucun régime hypocalorique ne doit être initié pendant le confinement sans avis, ni suivi médical.

Par ailleurs, la prise en charge de ces patients présente quelques particularités. Un traitement préventif anticoagulant doit être instauré en cas d’hospitalisation. Les soins de réanimation sont généralement plus complexes chez les patients obèses. Pour autant, aucune donnée ne permet actuellement de déterminer si le pronostic de ces patients est moins favorable que celui des patients non obèses.

Le premier objectif est surtout de réduire au maximum le risque d’infection chez les personnes atteintes d’obésité, pour limiter l’évolution vers des formes graves.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– COVID-19 : point épidémiologique du 16 avril 2020. SANTÉ PUBLIQUE FRANCE. Consulté le 18 avril 2020.
– Coronavirus SARS-CoV-2 prise en charge des personnes à risque de formes graves. HCSP. Consulté le 18 avril 2020.
– Recommandations, actualisation du 10 avril 2020. AFERO. Consulté le 18 avril 2020.
– High prevalence of obesity in severe acute respiratory syndrome coronavirus‐2 (SARS‐CoV‐2) requiring invasive mechanical ventilation. NCBI. Consulté le 18 avril 2020.