Comportement alimentaire chez l’enfant


GrignotageTélévisionLes enfants obèses mangent-ils plus que les autres ?Les enfants obèses mangent-ils différemment ?Comment changer l’alimentation de nos enfants ?

Grignotage

enfant mange des sucreries

Une étude a montré que les enfants obèses mangeaient plus en deuxième partie de journée. En effet, il est possible que les repas sautés (le petit-déjeuner, le déjeuner) prédisposent à une alimentation plus copieuse au goûter et au dîner.

L’enfant grignote souvent « en cachette » si le repas n’a pas été suffisant ou si la restriction est trop importante. Il vit ces « grignotages » avec une très grande culpabilité et il faut vite la dépister car elle peut renforcer une mauvaise estime de soi. L’ennui est le motif le plus avoué des grignotages, or, l’ennui témoigne de la difficulté d’être seul. Si personne n’est là pour accueillir l’enfant lorsqu’il rentre de l’école, « le blues de fin d’après midi » est très souvent retrouvé chez ces enfants. Pourquoi ne pas le laisser à l’étude ? Il aura une récréation supplémentaire et il ne se retrouvera pas seul en tête à tête avec le frigo et la télé ; ou encouragez-le à rencontrer des camarades à tour de rôle chez vous ou chez eux, il ne pensera même plus à manger.

Pour les courses, ne les faites pas trop longtemps à l’avance car il est difficile de résister devant trop de tentation. Vous pouvez lui donner l’argent de son goûter et évitez d’avoir des placards trop pleins !

Télévision

La lutte contre la sédentarité est le meilleur moyen de prévention de l’obésité chez l’enfant. Si le temps de télévision dépasse 4 h par jour, la corpulence des enfants (surtout des filles) augmente, ceci indépendamment de ce qu’ils mangent (souvent sans s’en rendre compte !).

Vous ne devez pas démissionner et c’est à vous de contrôler le temps de télévision. Pendant une semaine, notez avec votre enfant le temps passé devant la télévision ; si ce temps dépasse 2 h par jour, demandez-lui de vous écrire une liste des activités à faire à la place de regarder la télé. Regardez cette liste avec lui et commentez là ensemble, ensuite aidez-le à instaurer des nouvelles activités dans son programme journalier (même si ça vous prend du temps à vous !!!). Apprenez-lui à choisir ses programmes pour limiter le temps de 2 à 3 h par jour maximum, il doit devenir un spectateur actif ! Ou pourquoi ne pas décider de faire une journée sans télé par semaine (les idées de jeux ou d’activités seront plus faciles à trouver), ou inviter des petits camarades ! Et n’allumez pas la télévision dès que vous rentrez à la maison, donnez l’exemple !

Pour les plus petits voir le livre des Crock Télé (Patricia Berreby et Claudia Bielinsky Ed. Casterman).

Les enfants obèses mangent-ils plus que les autres ?

repas de l'enfant obèse

Dans les études épidémiologiques il est rarement prouvé que les enfant obèses mangent plus que les autres. Les portions et les quantités doivent être adaptés à chacun en fonction de son âge, de son sexe et de son activité physique.

Certaines études montrent que les enfants obèses mangent plus en deuxième partie de journée (c’est-à-dire au goûter et au dîner) et délaissent le petit déjeuner et le déjeuner.

Il semble y avoir un consensus sur le rapport direct entre consommation de graisses et obésité chez l’adulte comme chez l’enfant (après les premières années de la vie). Les aliments à la fois riches en graisses et en sucres, associant les qualités du goût sucré et une densité énergétique importante à cause des graisses, favorisent la prise de poids.

Les boissons sucrées posent un problème particulier. En effet, les calories liquides semblent être moins bien prises en compte dans les mécanismes de régulation de la prise alimentaire que les solides. Leur surconsommation pourrait en conséquence, chez certains enfants et adolescents, entraîner un surplus total d’énergie ingérée.

Certaines observations montrent que les enfants obèses mangent plus vite, et mastiquent moins longtemps et moins souvent que les enfants de poids normaux.

Manger devant la télé ne permet pas non plus de bien réguler ces prises alimentaires et peut être une cause de suralimentation.

Les enfants obèses mangent-ils différemment ?

Les enfants obèses ont-ils un goût plus prononcé que les autres enfants pour les aliments gras, gras et sucrés, gras et salés, et aiment-ils moins les légumes ?

Ce sont des idées reçues. La préférence pour le sucré est innée et universelle avec un renforcement culturel et familial. C’est ainsi que les aliments à la fois riches en graisses et en sucres, associant les qualités du goût sucré et densité énergétique importante à cause des graisses, favorisent la prise de poids. Il est possible que certains individus aient une hypersensibilité aux stimuli alimentaires. Mais on mange en famille et il a été démontré que le goût prononcé pour le « gras » ou le « sucré » est souvent « familial ».

En ce qui concerne les légumes, dans une étude on a demandé à des enfants (obèses et non obèses) de classer les aliments en fonction de leurs goûts ; les aliments cités en premier sont les mêmes dans les deux groupes et 50 % des enfants, obèses ou non, citent les légumes dans les aliments détestés. Cette aversion pour les légumes n’est pas spécifique des enfants obèses, mais le fait de ne pas en manger peut favoriser une prise de poids chez des enfants prédisposés. Les spécialistes qui ont montré que le goût évolue tout au cours de la vie, affirment que si les parents consomment régulièrement des légumes, les enfants, familiarisés, se décideront un jour à en manger ! Encore une fois ne démissionnez pas et présentez régulièrement à vos enfants des légumes en changeant leur mode de cuisson.

Comment changer l’alimentation de nos enfants ?

carnet alimentaire

Dans le cadre d’une prise en charge médicale d’un enfant en surpoids, les nutritionnistes demandent en général à l’enfant de remplir un carnet alimentaire. Ce carnet doit permettre de voir ce que mange l’enfant, mais aussi comment il mange, où il mange, s’il mange par faim, par ennui, ou par gourmandise.

Ce carnet permettra d’évaluer les habitudes alimentaires pendant les repas (en famille et/ou à la cantine, en semaine, le week-end) et en dehors des repas, les quantités ingérées et les habitudes culinaires familiales (culturelles, modes de cuisson, etc …) ainsi que l’alimentation des autres membres de la famille.

Une liste des aliments préférés, détestés et « neutres » sera aussi demandée à l’enfant. Dans la listes des aliments préférés, il est important de négocier avec l’enfant les aliments qu’il désire garder une fois par jour (chocolat, sodas, etc …), une fois par semaine (comme les pizzas et les frites), une fois par quinzaine (comme par exemple le repas au fast food) et une fois par mois. Ces aliments devront alors être pris en quantité décidée avec l’enfant et intégrés dans l’alimentation avec un système d’équivalences.

En pratique, on construira avec l’enfant un programme alimentaire personnalisé pour une journée comportant des aliments qu’il aime et répondant aux critères souhaités. A chaque consultation, on proposera progressivement et régulièrement la découverte de nouvelles saveurs ou de nouveaux goûts.

La levée de la restriction sur les aliments dits « à risques » est parfois très mal vécue par les parents. De nombreuses études ont montré les effets pervers d’une restriction trop importante chez l’enfant, surtout chez les petites filles dont les mères sont ou ont été au régime ou très concernées par les problèmes de poids.