Hausse inquiétante de l’obésité chez les français

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Rédigé par Deborah L. et publié le 7 août 2021

Les résultats de l’édition 2020 de l’enquête épidémiologique nationale ObÉpi-Roche sur la prévalence du surpoids et de l’obésité en France ont été présentés le 30 juin dernier. Zoom sur des conclusions pour le moins inquiétantes sur l’obésité chez les français.

l’obésité chez les français

Obésité chez les français : Près d’un Français sur deux est en surpoids et/ou obèse

La Ligue nationale contre l’obésité est une association qui lutte depuis 2014 pour l’amélioration de la prise de charge des personnes souffrant d’obésité. Dans un souci de maintenir une « source fiable sur l’évolution de l’obésité », cette association a demandé en 2014 la relance de l’enquête épidémiologique ObEpi-Roche qui était suspendue depuis 2012.

À savoir ! L’enquête ObEpi-Roche, a été initialement menée et réalisée tous les trois ans depuis 1997 par le laboratoire Roche, avant d’être stoppée en 2012.

L’édition 2020 de cette enquête a été réalisée au moyen d’un questionnaire à remplir sur internet par un échantillon de population représentatif comprenant :

  • 9 598 adultes
  • 542 adolescents de 15 à 17 ans
  • 1 642 enfants de moins de 15 ans

Globalement, il ressort de cette enquête qu’en 2020, près d’un français sur deux est en surpoids et/ou obèse avec :

  • 30% des français en surpoids
  • >17% des français obèses (un chiffre doublé depuis le début de l’enquête en 1997)
  • 2% des français en situation d’obésité massive (soit le triple du chiffre de 2012)

À savoir ! Si l’IMC se situe entre 25,0 et 29,9 kg/m², on parle de surpoids. Entre 30,0 et 34,9 kg/m², il s’agit d’obésité modérée. Entre 35,0 et 39,9 kg/m², il s’agit d’obésité sévère. Au dessus de 40 kg/m², on parle d’obésité massive.

Une enquête aux informations précieuses

Si les hommes sont légèrement moins touchés que les femmes, les progressions les plus importantes s’opèrent pourtant chez eux. Cela se vérifie particulièrement pour l’obésité massive avec un chiffre triplé en seulement 8 ans. A noter que, selon cette enquête, l’obésité augmente progressivement avec l’âge. Elle représente :

  • 9,2% des personnes âgées de 18 à 24 ans
  • 13,8% des 25- 34 ans
  • 16,7% des 35-44 ans
  • 18,4% des 45-54 ans
  • 19,9% des 55-64 ans
  • Et 19,2% des 65 ans et plus

S’agissant des plus jeunes, il convient de saluer l’insertion inédite d’un nouveau volet consacré aux enfants et aux adolescents révélant les chiffres élevés de l’obésité pédiatrique :

  • 34 % des 2-7 ans souffrent de surpoids ou d’obésité
  • 21% des 8-17 ans souffrent de surpoids ou d’obésité
  • 2 fois plus de jeunes garçons obèses que de filles
  • Plus grande prévalence du surpoids et de l’obésité chez les jeunes de 8 à 17 ans issus de milieux plus modestes

Les disparités sociales apparaissent d’ailleurs dans cette enquête qui révèle que l’obésité est deux fois plus élevée chez les catégories populaires (employés et ouvriers) que chez les cadres (18 % contre 9,9 %).

A ces disparités sociales viennent se greffer des disparités régionales avec des prévalences plus ou moins importantes selon la géographie. C’est ainsi que l’Île de France, les régions du Sud et de l’Ouest du pays sont relativement épargnées (environ 14% d’obésité) alors que les régions du Nord et de l’Est sont beaucoup plus touchées (environ 22%).

Une corrélation entre la prévalence d’une surcharge pondérale importante et la prévalence d’autres pathologies chroniques (hypertension, diabète, apnée du sommeil) est enfin confirmée par cette enquête. 36 % des personnes obèses interrogées suivent en effet un traitement  contre l’hypertension artérielle.

Obésité chez les français : la prévention, un challenge de taille

Bien que très utiles, ces données de prévalence ne sont pas à l’abri d’inexactitudes. Afin d’analyser de manière plus fine les enquêtes relatives à l’obésité, Santé Publique France a en effet pu quantifier les écarts entre les données anthropométriques déclarées et celles mesurées dans la population générale. Il en ressort que globalement, hommes et femmes  surestiment leur taille et sous-estiment leur poids, ce qui engendre une sous-estimation de l’IMC, et  par voie de conséquence, une sous-estimation de la prévalence de l’obésité !

Les résultats de cette nouvelle étude n’en demeurent pas moins suffisamment clairs. Ils alertent une fois de plus sur la hausse constante et inquiétante du surpoids et de l’obésité en France. Autant dire que le challenge est de taille pour les autorités sanitaires ! Tout l’enjeu consiste désormais à employer absolument tous les moyens dont elles disposent pour promouvoir auprès de la population une alimentation saine équilibrée et informer sur les dangers de la sédentarité et de l’usage excessif des écrans.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources
– Près d’un Français sur deux est obèse ou en surpoids, une prévalence peut-être sous-estimée.. lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 23 juillet 2021.
– Forte progression de l’obésité en France en 2020. liguecontrelobesite.org. Consulté le 23 juillet 2021.