Obésité : quelle est l’efficacité des anticoagulants d’action directe ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 10 juillet 2019

L’obésité morbide est associée à des complications potentiellement graves, telles que des accidents thromboemboliques. Pour les prévenir, des anticoagulants oraux d’action directe peuvent être prescrits. Mais quelle est leur efficacité et leur tolérance, par rapport aux autres anticoagulants ? Une récente étude s’est penchée sur la question. Santé Sur le Net vous en dévoile les principaux résultats.

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Obésité morbide et anticoagulants oraux

L’obésité morbide, définie par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40 kg/m², correspond à une forme sévère d’obésité, qui s’accompagne généralement de diverses pathologies en lien avec le surpoids.

Parmi les conséquences de l’obésité, figure l’augmentation du risque d’accidents thromboemboliques veineux ou artériels. Pour prévenir la récidive de ces accidents, le médecin peut prescrire des médicaments anticoagulants.

À savoir ! Il existe deux types d’anticoagulants oraux, les anti-vitamines K, généralement appelés AVK, et les anticoagulants oraux d’action directe.

Si les anticoagulants oraux d’action directe ont montré leur intérêt dans la prévention des récidives de thromboembolie veineuse et systémique, par rapport aux AVK, les données manquaient sur leur utilisation chez les patients en obésité morbide. Une étude est récemment venue combler ce manque.

Anti-vitamines K versus anticoagulants oraux d’action directe

Dans cette étude, la plus vaste sur le sujet à ce jour, 795 adultes en obésité morbide ont été inclus, parmi lesquels :

  • 150 étaient traités par l’apixaban, un anticoagulant oral d’action directe ;
  • 326 par le rivaroxaban, un autre anticoagulant oral d’action directe ;
  • 319 par la warfarine, un AVK.

Sur l’ensemble des patients, 366 étaient atteints de thromboembolie veineuse, tandis que 429 présentaient une fibrillation atriale. Chez les patients atteints de thromboembolie veineuse, le taux de récidive était faible et le risque de saignement (principal effet secondaire des anticoagulants) similaire, quel que soit le médicament prescrit.

Chez les patients atteints de fibrillation atriale, le taux d’accident vasculaire cérébral (AVC) était faible et similaire avec les trois médicaments. En revanche, le risque de saignement majeur était majoré avec l’AVK, mais de manière non significative.

Pas de différence significative d’efficacité et de tolérance

Les résultats de cette étude suggèrent une efficacité et une tolérance similaires des différents anticoagulants oraux chez les sujets en obésité morbide, qu’ils soient atteints de thromboembolie veineuse ou de fibrillation atriale. À partir de cette étude, aucun argument ne peut être dégagé pour privilégier un anticoagulant oral d’action directe ou un AVK chez les sujets en obésité morbide.

D’autres études pourraient venir compléter ces données, qui n’ont été obtenues que rétrospectivement et en un seul endroit aux USA.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Efficacy and safety of direct oral factor Xa inhibitors compared with warfarin in patients with morbid obesity: a single-centre, retrospective analysis of chart data. The lancet. Consulté le 10 juillet 2019.