Et si l’école devenait un acteur clé dans la prévention de l’obésité infantile ?

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Rédigé par Lina R. et publié le 22 février 2018

Au 21e siècle, l’obésité est devenue un véritable problème de santé public. Les adultes obèses sont de plus en plus nombreux, mais l’inquiétude vise aussi les plus jeunes. À l’heure actuelle, on dénombre plus de 41 millions de cas d’obésité infantile (enfant de moins de 5 ans) dans le monde.

Enfant obèse et obésité infantile

Rappel sur l’obésité

En 40 ans, le nombre d’enfants obèses dans le monde s’est vu multiplié par 10. Le problème l’obésité infantile interpelle dans une société de plus en plus numérisée.

L’obésité est une maladie qui se définit par un IMC (Indice de Masse Corporelle) supérieur à 30. Elle se caractérise par un surpoids et est la conséquence d’un apport énergétique excessif. La balance énergétique peine alors à redevenir stable ce qui implique un surplus de stockage au niveau des cellules graisseuses.

Cette maladie est qualifiée de pathologie multifactorielle, ce qui la rend complexe. Deux types de facteurs influent sur les risques de devenir obèse :

  • Des facteurs génétiques :
    • Gènes de prédisposition (ex : gène FTO et autres gènes),
    • Antécédents familiaux,
  • Des facteurs environnementaux :
    • Prise alimentaire (domicile et école)
    • Activité physique
    • Influence psychosociale
    • Influence culturelle
    • Influence médiatique

À savoir ! Le gène FTO (Fat mass and obesity-associated protein) est un gène de forte prédisposition à l’obésité ce qui lui vaut le nom de « gène de l’obésité »

Tout est question d’environnement

Aujourd’hui, l’impact du facteur environnemental est notable.

Notre société de consommation nous expose à des produits de divertissements divers et variés. Il arrive même que certains d’entre eux prennent une place importante dans notre quotidien. Dans le cas des jeux pour les enfants et adolescents de 5 à 18 ans, de plus en plus de produits High Tech, dont ils sont la cible, voient le jour. Prenons l’exemple des jeux vidéo : en 2018, dans les résultats publiés par Statistica, 95% des enfants de 10 à 14 ans et 92% des jeunes de 15 à 18 ans se disent être adeptes de jeux vidéo. Mais ce n’est pas tout, l’utilisation des smartphones par les plus jeunes ou encore des tablettes n’est plus un phénomène qui surprend. On estime à plus de 6 heures le temps passé devant un écran chez les enfants de 3 à 18 ans, en week-end.

Comme le remarquent les experts de la FFC (Fédération Française de Cardiologie), « les enfants sont faits pour bouger ». Prendre conscience de l’importance d’une activité physique régulière chez les enfants représente donc une étape clé pour prévenir l’obésité infantile.

Obésité infantile : quelle est la place de l’école ?

D’après une étude récente publiée dans le Journal of Pediatrics, l’environnement scolaire des jeunes enfants est un facteur clé dans la prévention de l’obésité infantile.

Les enfants passent plus d’un tiers de leur temps à l’école. Alors que l’on note une augmentation significative de la prévalence de l’obésité dans le monde, il est intéressant de se pencher sur l’environnement des jeunes au quotidien, cette fois ci, dans un contexte scolaire.

Bien que l’alimentation soit la voie thérapeutique la plus préconisée pour contrer l’obésité, évaluer l’effet d’une activité physique régulière chez les jeunes est également une piste à suivre. Dans cette optique, cette étude américaine a tenté de mettre en évidence une corrélation entre l’activité physique et le risque de développer une obésité dans le cadre scolaire. 208 280 élèves ont accepté de participer à l’étude. Six facteurs ont été pris en compte par les chercheurs :

  • Superficie du campus ou de l’école
  • Heures consacrées à une activité physique
  • Expérience des enseignants de sport
  • Ethique des activités sportives
  • Nombre d’activités physiques
  • Qualité des installations sportives

À savoir ! Une autre étude américaine a montré que les enfants étaient plus exposés au risque de développer une obésité infantile pendant les vacances, ce risque étant significativement moins important durant la reprise scolaire.

Différents résultats ont été mis en avant par l’étude. En premier lieu, les chiffres ont permis de conclure que plus l’espace consacré au sport était important, moins les enfants étaient exposés au risque d’obésité. De plus, la qualité des enseignements d’activité physique est considérablement liée au risque de développer une obésité infantile. Un enseignant de sport qualifié et motivé permettrait ainsi aux enfants d’éviter de devenir obèses. Enfin, Les dernières recherches ont permis de constater que plus le cadre de travail était favorable (positivité, optimisme, motivation), plus les risques d’obésité infantile étaient atténués.

Hormis les effets préventifs sur l’obésité, l’étude a également mis en lumière des bénéfices psychologiques considérables, apportés par un environnement scolaire favorable.

Lina R., Journaliste scientifique

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