Obésité et diabète de type 2 partagent plusieurs points communs. Notamment, une incidence qui ne cesse d’augmenter en France. Récemment, des chercheurs ont évalué l’efficacité et la tolérance d’un médicament utilisé dans le traitement du diabète dans la prise en charge de l’obésité. Des résultats qui viennent d’être publiés dans la revue scientifique The New England Journal of Medicine.
Diabète de type 2 et obésité
Face au diabète de type 2, plusieurs lignes de médicaments antidiabétiques peuvent être utilisées et la liste s’allonge d’année en année. A l’inverse, peu de médicaments efficaces sont développés dans le traitement de l’obésité, qui constitue pourtant un véritable fléau de santé publique.
Diabète de type 2 et obésité sont des maladies chroniques souvent associées chez une même personne. Les nouveaux médicaments antidiabétiques mis sur le marché sont donc régulièrement évalués sur deux aspects :
- Leur utilisation chez les sujets diabétiques et obèses ;
- Leur effet sur le poids corporel.
Un médicament très efficace pour réguler la glycémie …
L’un des derniers médicaments antidiabétiques développés est le tirzépatide, une incrétine double, c’est-à-dire un principe actif doté d’une double action :
- Agoniste des récepteurs du GLP-1 (Glucagon Like Peptide-1) ;
- Agoniste des récepteurs du GIP (Peptide Insulinotrope dépendant du glucose).
Son efficacité dans le contrôle de la glycémie est l’une des plus importantes, mais aucune donnée n’existait jusque-là quant à son action chez les sujets obèses.
Pour pallier ce manque, des chercheurs ont mené un essai clinique de phase 3, en double-aveugle, randomisé, contrôlé sur 2 539 adultes, présentant un Indice de Masse Corporelle (IMC) :
- Egal ou supérieur à 30 ;
- Ou égal ou supérieur à 27 avec une autre complication liée au surpoids (diabète exclu).
Les participants ont reçu aléatoirement l’un des deux traitements suivants sur une période de 72 semaines :
- Un placebo ;
- Une injection sous-cutanée hebdomadaire de tirzepatide à la dose de 5, 10 ou 15 mg (avec une augmentation progressive de la posologie au cours des 20 premières semaines).
… mais capable aussi d’induire une perte de poids chez le sujet obèse
A la fin des 72 semaines de traitement, la perte de poids moyenne observée était de :
- 15 % à la dose de 5 mg de tirzepatide ;
- 19,5 % à la dose de 10 mg ;
- 20,9 % à la dose de 15 mg ;
- Seulement de 3,1 % avec le placebo.
Le pourcentage de participants ayant perdu au moins 5 % de leur poids était de 85 % avec 5 mg de tirzepatide, 89 % avec 10 mg et 91 % avec 15 mg, mais seulement 35 % avec le placebo. Les chiffres suivaient la même tendance pour le pourcentage de participants ayant perdu au moins 20 % de leur poids.
Parallèlement, tous les paramètres cardiovasculaires des participants s’étaient améliorés au cours de l’essai avec le tirzepatide. Sur le plan de la tolérance, les effets indésirables les plus fréquents étaient gastro-intestinaux, le plus souvent d’intensité légère à modérée et limités à la phase d’augmentation de la posologie. Ainsi, les résultats de cet essai clinique mettent en évidence un effet significatif du tirzepatide sur la perte de poids chez les sujets obèses. Un autre point positif pour ce nouveau médicament, affichant déjà des résultats très intéressants contre le diabète.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
