Durant sa grossesse, la future mère doit particulièrement veiller à sa santé et à son alimentation. Les aliments ultra-transformés sont donc à éviter. D’autant qu’une nouvelle étude américaine publiée dans le British Medical Journal suggère que la consommation de tels aliments durant la grossesse serait associée à un risque accru de surpoids ou d’obésité chez l’enfant. On fait le point.
Aliments ultra-transformés et prise de poids
La grossesse représente une période durant laquelle la qualité de l’alimentation de la future mère s’avère essentielle pour le bon développement de son enfant. Pour autant, veiller à son alimentation pendant neuf mois n’est pas chose facile dans nos sociétés modernes où les aliments ultra-transformés sont omniprésents. Qu’il s’agisse de sodas, de pizzas surgelées, de confiseries, de barres chocolatées ou encore de plats à réchauffer, les aliments ultra-transformés représentent aujourd’hui plus de la moitié des apports énergétiques de la population dans de nombreux pays occidentaux.
À savoir ! Le terme « ultra-transformé » fait référence au procédé industriel employé et à l’ajout dans la composition du produit de substances telles que les colorants, les émulsifiants, les texturants, les édulcorants et additifs divers….
Largement plébiscités par les consommateurs, les aliments ultra-transformés offrent pourtant une qualité nutritionnelle plus faible et sont associés à une prise de poids chez l’adulte. Dès lors, la consommation d’aliments ultra-transformés par la mère pendant la grossesse aurait-elle un impact sur le poids corporel de son futur enfant ? C’est ce qu’ont cherché à savoir des scientifiques américains à travers une nouvelle étude.
Aliments ultra transformés pendant la grossesse : quel risque d’obésité chez l’enfant ?
Pour évaluer le lien entre alimentation maternelle et risque de surpoids ou d’obésité chez l’enfant, les scientifiques ont exploité les données de 19 958 enfants américains nés de 14 553 mères issues de deux cohortes :
- La Nurses’ Health Study II (NHS II) : étude en cours sur la santé et le mode de vie de 116 429 infirmières américaines âgées de 25 à 42 ans en 1989 avec questionnaires de fréquence alimentaire validés tous les quatre ans.
- La Growing Up Today Study (GUTS) I et II : suivi annuel puis tous les deux ans des enfants des participants de la NHS II.
D’autres facteurs d’influence, connus pour être fortement corrélés à l’obésité infantile, ont également été pris en compte : indice de masse corporelle de la mère, activité physique, tabagisme, consommation d’aliments ultra-transformés, activité physique et temps de sédentarité des enfants.
Publiés dans le British Medical Journal, les résultats de cette étude démontrent que la consommation d’aliments ultra-transformés pendant la grossesse serait associée à un risque accru de surpoids ou d’obésité chez l’enfant. Ce risque était augmenté de 26 % dans le groupe ayant la consommation maternelle d’aliments ultra-transformés la plus élevée (soit 12,1 portions/jour) par rapport au groupe ayant la plus faible consommation (3,4 portions/jour).
Vers des études plus approfondies
Cette étude restant une étude observationnelle, elle ne permet pas d’établir un lien de causalité direct entre la consommation maternelle d’aliments ultra transformés et le risque pour l’enfant de développer un surpoids ou une obésité. D’autres études plus approfondies s’avèrent donc nécessaires pour confirmer ces résultats et comprendre les mécanismes biologiques sous-jacents ainsi que les déterminants environnementaux impliqués.
Pour les auteurs de cette étude, cette étude souligne l’importance de transmettre les bonnes recommandations diététiques aux femmes en âge de procréer afin de promouvoir la santé de leurs futurs enfants. Un challenge de taille à l’heure où l’obésité infantile progresse à un rythme inquiétant aux États-Unis et dans le monde !
Déborah L., Docteur en Pharmacie