L’obésité infantile se mondialise

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 29 janvier 2016

L’obésité chez les enfants de moins de 5 ans est devenue « un cauchemar explosif » dans les pays en voie de développement, a déclaré l’OMS. Le phénomène, déjà connu dans les pays riches, tend à se globaliser. Il devient maintenant un enjeu de santé publique mondial.

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Pays en voie de développement : « des taux alarmants »

Le mot est lancé : on parle bien d’une épidémie. Peter Gluckman, coprésident de la commission sur la fin de l’obésité infantile, a souligné un manque de responsabilité dans l’éducation alimentaire des enfants. Depuis 1990 les taux d’obésité ont explosé dans les pays en voie de développement, et particulièrement en Afrique.

Entre 1990 et 2014, le nombre d’enfants Africains de moins de 5 ans et en excès de poids est passé de 5,4 à 10,3 millions. Les enfants des familles aisées sont les plus touchés. Gluckman insiste : « ce n’est pas la faute des enfants ». Le rapport met en évidence un manque d’accès à une nutrition équilibrée, la généralisation des habitudes alimentaires malsaines, et la sédentarisation des enfants et des adolescents.

Dans les pays émergeants d’Asie, les chiffres sont moins précis. Néanmoins, le rapport estime que la moitié des enfants en surpoids du monde vivent dans les pays asiatiques, soit approximativement 20 millions de personnes.

Deux facteurs biologiques sont évoqués : d’une part la malnutrition pendant la grossesse et les premières années de la vie ; d’autre part quand la femme enceinte souffre elle-même de problèmes nutritionnels ou métaboliques. Ces facteurs peuvent agir sur le développement du fœtus et entrainer une prédisposition au surpoids et aux troubles métaboliques.

Obésité dans les pays riches : un danger culturel

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L’American Society of Clinical Nutrition a récemment mené une étude montrant l’influence des publicités sur les comportements alimentaires. Les résultats sont sans appel : l’exposition régulière à des publicités alimentaire n’influe pas l’adulte, mais influencent les comportements alimentaires chez l’enfant. Par ailleurs, l’étude a prouvé que l’exposition aux publicités télévisuelles et sur le net produisait des effets similaires.

Une autre étude, menée à Liverpool, montre une absence de politique nutritionnelle au sein des crèches. Pas de guides-références, absence de communication gouvernementale, des formations nutritionnelles rudimentaires, une recherche d’économies à travers les budgets alimentaires… des attitudes qui montrent à quel point cette préoccupation est secondaire.

Enfin, The Lancet a prouvé que le lait artificiel était un facteur prédisposant – en autres – à des troubles alimentaires. Dans les pays riches, seul un enfant sur cinq est allaité. Cette liberté symbolique pour la femme ne fait malheureusement pas l’unanimité. Le magazine a estimé que la généralisation de l’allaitement durant les six premiers mois de la vie pourrait sauver plus de 800 000 enfants par an.

À quoi sont exposés les enfants en surpoids ?

Les enfants obèses sont prédisposés à développer des pathologies à l’âge adulte :

Hadrien V. Pharmacien

Sources : 
« Report of the commission on ending childhood obesity », World Health Organisation. 25/01/16
E. J. Boyland & al. « Advertising as a cue to consume: a systematic review and meta-analysis of the effects of acute exposure to unhealthy food and nonalcoholic beverage advertising on intake in children and adults ». American Journal of Clinical Nutrition. Consulté le 29/01/16
F. Lloyd-Williams & al. « Young children’s food in Liverpool day-care settings: a qualitative study of pre-school nutrition policy and practice ». Public Health Nutrition. Consulté le 29/01/16
« Breastfeeding : achieving the new normal ». The Lancet Vol 387. Consulté le 29/01/16